1956 Premières vacances

De Wikicitoyenlievin.

Chaque jour en revenant de la plage de Berck-plage, nous passions devant un café dans la rue principale.

A sa devanture, sur une grande ardoise figurait le nom du vainqueur de l’étape et celui du maillot jaune : « Roger WALKOWIAK », un inconnu !

Mes parents avaient succombé aux récits de Félicienne et de Roger D.

Ces amis fréquentaient Berck depuis deux ans déjà et narraient avec un plaisir certain les pêches à la crevette au petit matin ou les seaux de coques ramassées dans la baie

de l’Authie.

Pour quinze jours, nous avions récupéré une grande pièce au dessus d’un garage à côté de l’hôtel REGINA, lieu de villégiature des mineurs chanceux (sic).

La température de la mer oscillait entre dix sept et dix-neuf degrés et ne me donnait pas vraiment envie de baignade prolongée.


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L’odeur continue de poisson me rappelait trop les six mois où j’avais dû en manger après ma méningite.

La pluie et le vent chargé de sable qui croquait sous la dent en permanence n'en finissaient pas de me rappeler « - tout ! sauf la mer... ».

Et pour couronner l’ensemble, cette phrase que je mis dans une rédaction de rentrée et qui me fut rappelée comme un leitmotiv toute ma jeunesse:

« J’ai trouvé un’ étoile ed’mer , d’un l’guleau un face d’un pichonnerie ! »

Mes parents ne parlant que le patois ne m’avaient fait écouter que ce dialecte... Le français était la langue étrangère que l’on parlait et apprenait à l’école.

Chti, ti t’as compris.

Après mon mariage, en couple, nous retournâmes à Berck et au Touquet tous les 1er novembre durant au moins dix ans…

Pas rancunier

À suivre