1946.10.08 Les étoiles filantes
De Wikicitoyenlievin.
Ce soir là, nous avions soupé chez tante Marie rue de l’Abregain.
Elle nous avait fait un pâté d’un de ses lapins qu’elle élevait dans sa cour.
Après le repas, les adultes avaient joué à la manille en tapant du poing sur la table comme à leur habitude. Avec mon cousin, nous avions lu le dictionnaire.
La page que je préférais était celle avec les images de scaphandriers. Je la vois encore.
Puis, la « belle des belles » terminée et ses derniers éclats de voix, il fallut se décider à rentrer. Après la lumière crue du « monte et baisse » de la lampe de la cuisine qui dessinait son rond de lumière sur les cartes éparpillées, le coron sembla encore plus sombre, à peine éclairé de misérables ampoules.
Mon père se mit à marcher contre les maisons en évitant les marches qui annonçaient chaque porte.
Ma mère lui donnait le bras et avançait prudemment sur le bord du trottoir de briques . Je lui donnais la main, pas très rassuré....
L’heure de l’extinction des feux arriva et nous plongea dans le noir sous les frondaisons déjà clairsemés des acacias juste devant la "colonie italienne"