L'histoire par le trou de la serrure de 1980 à 1999

De Wikicitoyenlievin.

                                    Fichier:Ma_tête.jpg      Vous pouvez me joindre au mail suivant :       lelievinois@gmail.com











                                             1987 Samedi 15 août Bellewaerde



Nous avions décidé de faire un pique nique au parc de Bellewaerde en Belgique.

Pas le petit pique nique, non, LE PIQUE NIQUE

Avec nos amis Bibi, Annick et leur deux fils Franck et Frédéric , nous nous étions réparti les tâches : eux les entrées et nous le plat de résistance.

Nous arrivâmes donc sur place sur les coups de midi.

Toutes les places semblaient occupées, sauf un parasol au bord de la rivière avec quatre chaises.

Que diable, la jeunesse s’assiérait dans l’herbe et sur les murets autour.

Commença alors le malheur de nos voisins acharnés sur un sandwich coriace.

Le premier bouchon de champagne attira tous les regards et les huit flûtes de verre se remplirent d’un breuvage vrai, sorti de la glacière aux vins.

Quelques biscuits apéritifs, puis nous attaquâmes les entrées.

Une petite terrine de pâté campagnard s’installa au milieu des asperges, des tomates et des radis.

Les baguettes fraîchement achetées à Lens cassèrent avec ce craquement qui annonce son goût. Une bouteille de rosé remplaça le champagne dans des verres à vin.


                                                       Fichier:pâté.jpg
            

Un dernier coup de croûton beurré pour assécher l’assiette et la grosse terrine en grès laissa apercevoir un pâté de lapin à la provençal en morceaux.

Les haricots verts cueillis la veille furent les biens venus avec des pommes de terre nouvelles en salade.

Le bouchon d’une bouteille de Saint Emilion avait secoué une nouvelle fois l’oreille des passants.

Annick sortit alors un Paris Brest que lui avait confectionné sa voisine.

Une deuxième bouteille de champagne arrosa ce gâteau crémeux à souhait.

Enfin , la bouteille thermos nous offrit une tasse de café avec un petit verre de Calvados du meilleur crû.

Nous étions à la fin du repas et quinze heures s ‘annonçaient à nos montres.

Après un bref retour à nos voitures pour ranger nos quatre glacières et se faire tamponner le dos de la main au portail, nos pûmes attaquer le parc de jeux dans les

meilleures dispositions.


                                                         Fichier:parc.jpg


La descente de la rivière en radeaux ronds de caoutchouc nous secoua à ravir et en même temps que je recevais un paquet d’eau au visage , atterrit une montre sur mes genoux.

Je la rangeais sans rien dire dans ma poche.

A la fermeture du parc, nous nous retrouvâmes devant nos voitures, mouillés jusqu’aux os.

« Merde, j’ai perdu ma montre !… »

Bibi se désolait d ‘avoir ainsi égaré un cadeau de sa maman.

« Tu paies un coup et tu la retrouveras… »

« Tu sais je te paierais bien un coup sans ça, me dit-il. »

Tout le monde reprit le chemin de Lens à petite vitesse jusqu’au chemin Manot , pour un Barbecue.

Bibi prépara le pastis et la magie sortit de ma poche la montre « retrouvée ».

Quand je vous dis que tout est bien qui finit bien !





                                         1992 profession « cascadeur »



Comme toutes les écoles primaires et maternelles de Lens, nous avions un créneau horaire, hélas restreint, pour bénéficier de la piscine.

Ce quota horaire, vu la taille de notre établissement et le nombre de nos élèves , 1050 pour 36 classes, ne nous permettaient pas d'assumer à tous l'apprentissage de la

natation.

Une opportunité se présente alors avec l'accord de la municipalité de Liévin de nous octroyer quelques heures de leurs bassins.

Heures creuses du lundi matin qui nous allaient à ravir : nous bénéficiions encore de la température plus élevée des « bébés nageurs » du dimanche.

Ce jour, de fin juin 1992 était celui des récompenses des efforts de l'année.

Pas de « plus vite », « plus fort », « plus souple », mais des passages au toboggan qui plonge dans le bain.

Me voilà désigné par mes collègues féminines, étant le seul homme , à organiser les passages en haut du toboggan.


Fichier:Piscine.jpg


Pas d'élèves qui se suivent de trop près, pas de départ à genoux... 

Durant 1 heure je retiens, j'invite, j'accélère. Je supervise la descende « aux frissons ».

Du sol, une de mes collègues m'indique par un signe à sa montre qu'il est venu le temps de mettre un terme à l'activité.

Les derniers montés finissent de se faufiler dans la glissière.

Plus personne, voilà mon tour arrivé...

Je me souviens essayer depuis quelques temps des lentilles de contact : Vont-elles rester à mes pupilles si j'ouvre les yeux ?

Je préfère abandonner l'idée d'emprunter le toboggan mais plutôt de descendre calmement par l'escalier de montée.

Le passage continu des enfants avait mouillé copieusement ce passage...


Fichier:Escalier.jpg


La première marche ...Puis...

Imaginez quelques secondes de roulé-boulé avec les membres, la tête, les épaules, les genoux...tout le corps qui frottent sur les barreaux.

Je rebondis d'une marche sur un barreau...d'un barreau sur un coin de marche...

Je me retrouve 6 mètres plus bas, sur le dos, meurtri, blessé, insensible sur tout le corps.

Un silence lourd m'accueille, personne ne bouge. Moi non plus.

J'entrouvre les yeux et aperçois un cercle de personnes à une dizaine de mètres.

Pour la première et seule fois, 150 élèves regardent sans un mot , bouche bée.

Quelques secondes, puis, j'essaie de me soulever sur un coude.

Mes collègues qui étaient pétrifiées osent alors s'approcher.

Je suis vivant !

Il n'y aura pas de « deuxième prise »...

À suivre