L'histoire par le trou de la serrure de 1960 à 1979

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                                            ''''''1976.04.10 Boubou''''''
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Boubou pourrait faire la soirée. Lorsque j'en parle, ma femme dit : « ne l'écoutez pas, il ne va pas en finir ! »
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C'est vrai que j'avais avec Boubou un sujet plein de rebondissements.
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L'histoire commença un samedi à Carvin. Ma femme quittant son travail et traversant le marché pour reprendre sa voiture  tomba sur un étal où était vendu un petit bouc de
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six semaines... Quelle idée lui passa par la tête ? Elle acheta le petit bouc …
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Rentrant à la maison avec ma mère sur les talons, elles arboraient toutes les deux un sourire de connivence. Elles me souhaitèrent une « bonne fête de St Albert » ( en
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retard de 8 jours) et m'offrirent un grand carton qui sans tarder lança un « Béééééé » supprimant ainsi toute surprise.
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Boubou venait de faire son entrée dans la famille.
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Il fallut vite lui construire un enclos dans le fond du garage et profitera de l'implantation de « Carrefour » pour brouter les berges de la voix pénétrante de Liévin.
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Les week end, il utilisera l'arrière de ma 2CV pour aller pâturer rue Dernoncourt (Fabre d’Églantine).
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Dans cette nouvelle maison que je construisais durant mes temps libres, il occupa la salle de bain pour y passer la nuit.
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Puis arriva l'automne et « l'appel de la nature ». 
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Du haut de la rue Théophile Gautier à deux cents mètres, son odeur dénonçait sans erreur où il habitait. Cela lui vaudra d'avoir la visite de gentilles petites chèvres. L'une d'elles est à mettre de côté.
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Imaginez la petite chèvre blanche de Monsieur SEGUIN.
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Mignonne, frêle, elle était la possession d'un jeune couple de la rue WILLEMAIN. Je ne sais pourquoi ces jeunes mariés avaient décidé de la présenter à Boubou le lendemain de leur mariage.
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'''Ce dimanche matin donc, le couple arriva avec le père de la mariée...Elle, en robe blanche de son mariage, l'époux en costume nœud papillon !!!'''
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Ils sortirent la chevrette du coffre et la présentèrent à Boubou. Sa tête se leva, il huma l'air et commença un frémissement de sa babine supérieure.
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Il avait senti la belle. Je le sortis de l'enclos, le laissa s'approcher et aussi vite sauta sur la pauvrette qui s’étala les quatre pattes en croix.
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Un deuxième essai donna le même résultat : la pauvrette ne supportait pas le poids de mon Roméo.
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Je suggérai que quelqu'un la maintint pendant que je « canalisais » le barbu. Le marié prit la chevrette entre ses deux jambes et la supporta sous le ventre.
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''Mon Boubou toujours aussi amoureux ressauta sur la belle qui resta debout mais donna un coup de patte...
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qui fit reculer '''le beau qui « ensemença » la jambe droite du superbe costume'''...STUPEUR du marié, mais rien n'était conclu.''
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Il fallut recommencer l'approche et en moins de trois secondes l'affaire fut dans le sac. La belle avait enfin été honorée dans les règles de l'art.
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Quatre assauts en deux minutes.
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Cela vaudra cette réflexion qui raisonne encore dans mes oreilles de la part du beau père à son gendre :
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''' « PRIN D'EL GRAINE MIN TCHO » (sous les joues rougissantes de la mariée).'''
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                                            ''''''1977 La soirée extraordinaire.''''''
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Nous avions coutume, avec mon épouse, de passer dire un petit bonsoir à la tante Elisabeth L.
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Elle avait tenu un café aux « Marionnettes » rue de Cracovie : « Le Rendez-Vous des Chasseurs » ( et quels chasseurs !)
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Mais elle tenait maintenant la guinguette de Vimy, rue Sadi Carnot.
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En cet fin d’après midi ,  nous constations qu’elle avait un problème.
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Depuis plusieurs années elle avait comme pensionnaire Martin K.. Il avait appris le matin le décès de sa sœur.
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Tante Elisabeth, occupée par des ouvriers qui faisaient de menus travaux, ne pouvait pas conduire Martin revoir sa sœur avant la mise en bière.
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Elle me demanda donc si je ne pouvais pas la remplacer.
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Et nous voilà parti, Martin et moi, pour la cité du Tonkin à Meurchin.
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                                                [[Fichier:Martin.jpg]]    Martin à gauche
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Ce service ne me plaisait pas beaucoup, n’ayant jamais vu de mort à ce jour…Mais…
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Une femme blonde en pull blanc et jeans, aussi moulant l’un que l’autre, nous ouvrit et accueillit.
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C’était une nièce de  Martin,  une fille de la morte. Après l’accolade sur le pas de la porte, nous entrâmes.
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Dans la salle de séjour, la morte était allongée sur le divan, en chemise de nuit , pantoufles aux pieds, un mouchoir sur le visage,  un chapelet entre les mains jointes…
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Martin se mit à genou, enleva le mouchoir et embrassa sa sœur avec tout l’enthousiasme de ceux qui ont vécu durement dans la cité des Garennes à Liévin et que la mort ne semble pas pouvoir séparer.
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Plusieurs minutes d’émotion et de larmes.
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Puis chacun s’assit autour de la table de la salle à manger et la nièce nous versa un verre qui viendrait compléter la vaisselle déjà sale.
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3 ou 4 litres de vin vides, et une dizaine de canettes tenaient compagnie à quelques petites assiettes qui avaient dû contenir des biscuits.
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Martin demanda les nouvelles de circonstances : comment, quand, a-t-elle souffert ?
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Puis vinrent les questions plus inattendues : depuis quand es-tu sortie de prison ?
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(Elle avait tué son mari d’un coup de couteau,  un soir où il la battait comme à son habitude….)
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Mère de huit enfants, elle avait « tout » pour ne pas le faire savoir : taille, allure, silhouette.
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Puis des coups à la porte annoncèrent de nouvelles visites. La morte ayant de nombreux enfants, petits enfants et arrières petits enfants, nous nous retrouvâmes bientôt une bonne vingtaine, voire trente.
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La bière et le vin  accueillaient à chaque fois les arrivants.
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Martin retrouvait ainsi, des frères, des sœurs, des neveux et des nièces perdus de vue.
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Il  arrosait d’un verre de rouge chaque souvenir.
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Les tout-petits  avaient pris place à côté de « mamie » sur le canapé. Ils  comptaient les perles du chapelet, lui faisaient des baisers, lui caressaient les mains.
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'''Elle n’était plus morte, elle dormait au milieu de sa famille.'''
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Puis la mémoire polonaise reprenant le dessus, Martin se risqua à fredonner faiblement une chanson de leur jeunesse.
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Ecouté avec émotion, il arracha des uns et des autres quelques mots de leur chanson.
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Puis, le murmure pris de l’assurance, et les chansons de leur folklore bercèrent « la Mamie endormie ».
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De la jeunesse on passa tout naturellement à l’adolescence, aux bals, aux chansons qui font l’âme polonaise.
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Martin, debout, retrouvant sa jeunesse, emmena sa nièce dans quelques pas de danse dans les accents des chants slaves.
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'''Seuls les petits enfants « s’occupaient » encore de leur Mamie.'''
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Les adultes, sautant d’une  d’anecdote à l’autre, d’un souvenir à un problème du lendemain, enfumaient tant la pièce que l’ambiance devenait londonienne par jour de brouillard.
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Il fallait maintenant se quitter et rentrer à Vimy…Puis, ayant déposé Martin qui avait déjà commencé sa nuit durant le retour, avec mon épouse et les enfants, nous rentrâmes à Liévin en passant par le monument canadien.
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Dans les phares de la 2 CV galopaient des dizaines de lapins…mais ''nul « képis » ouf !!!''
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Seul, le cinéaste espagnol Luis Bunel aurait pu imaginer et réaliser le film de cette soirée.
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Paix éternelle à Mamie…
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          '''''' Épisode n° 8      Le truc de Mamie'''
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1977 Le Directeur Général des télécommunications, M. THERY, propose au gouvernement un grand plan de développement : « le téléphone pour tous. »
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Auparavant il fallait s'armer de patience et attendre des mois voire des années pour obtenir le  précieux appareil.
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Ce plan ramène les délais à moins de 6 mois. Je pose donc une demande et vois arriver les deux installateurs 4 mois plus tard.
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                                  [[Fichier:Téléphone.jpg]]      Ne vous moquez pas !
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J'avais prévu une gaine enterrée du pylône sur la rue au domicile sur environ 45 mètres.
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Pendant que le premier perce un mur du couloir pour mettre une prise, le second déroule une bobine de fil sur la rue et accroche une extrémité à mon « tire-fil ».
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Mes deux techniciens entreprennent maintenant de tirer le câble.
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Celui-ci avance de 4 ou 5 mètres puis résiste...
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'''Mon costaud dans le couloir y met toutes ses forces et...casse mon tire-fil qu'il sort intégralement'''.
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Je le regarde bouche ouverte.
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Avec un naturel à vous ouvrir une boîte de thon, d'un sourire il me dit :
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« - Vous repassez un tire-fil plus fort et vous nous rappelez !... »
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''Sous terre, 45 mètres, 2 coudes à angle droit ,qui peut passer un fil ?''
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Je m'assois, abasourdi par le travail que j'entrevois.
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C'est à cette instant que ma mère, qui buvait une tasse de café dans la salle de séjour, me dit d'un air finaud : « c'est pas difficile !!! »
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Je l'aurais avalée tout cru.
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Elle insiste et dit à mon épouse :
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« -Donnez moi une bobine de fil.
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Comment tu vas faire passer le fil dans la gaine... ( Les mots qui me viennent à la bouche ne peuvent pas être entendus par les enfants.)
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Découpe un bout de bouchon et fixe le au fil...
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Après tu le fais descendre dans la gaine et tu le pousses avec un jet d'eau...
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l'eau va entraîner le bouchon qui tirera le fil et tu vas le récupérer à l'autre extrémité.
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Après tu tires un autre fil plus costaud... jusqu'à un fil de fer !!!
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'''CQFD'''''
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15 minutes plus tard, un nouveau tire-fil était utilisable.
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Je me demande si j'ai hérité de ce savoir faire...
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Version actuelle en date du 1 avril 2015 à 17:55

                         Fichier:Ma_tête.jpg  Vous pouvez me joindre au mail suivant :         lelievinois@gmail.com
À suivre