L'histoire par le trou de la serrure : quand le bâtiment va...tout va !

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Version du 18 février 2014 à 18:09

                                                   1973 Quand le bâtiment va tout va
Episode n° 1 : achat du terrain


Tous nos amis achetaient une maison dans les lotissements qui se construisaient dans Liévin et les villes avoisinantes.

L'inflation était de 13% et les prêts à taux constant devenaient vite une aubaine.

Venant des cités, je désirais une maison individuelle.

Il fallut se mettre à la recherche d'un terrain.

Originaire de la rue Dernoncourt (Fabre d'Eglantine), mon épouse aurait aimé y retourner.

Le coin était considéré comme insalubre et triste à cause de la Souchez qui inondait parfois la rue et son terril qui fermait l'horizon.

Le prix devrait être plus attractif.

Mais je sentais le vent tourner avec la fermeture des mines et les besoins en terre rouge des crassiers pour tracer de nouvelles rues.

Notre terril sera appelé à disparaître et sera remplacé par un espace vert... Quelques années plus tard.

Un terrain à l'abandon envahi d'arbustes semblait attendre notre arrivée..



                                                    Fichier:terrain.jpg Le terrain après un premier nettoyage 


J'appris au service technique de la ville que ce terrain comportait trois parcelles: deux aux houillères et une à un habitant du sud d'Arras.

J'écrivis à ce Monsieur pour lui demander un rendez-vous un dimanche matin .

Je le rencontrai dans sa ferme au retour de la messe.

J' appris à ses deux grands fils que leur mère était la propriétaire. Elle avait apporté le terrain en dote pour son mariage... Ils l'avaient oublié !

Après l'apéro, la vente était conclue.


Episode n° 2 les fondations


Je ressortis ma planche à dessin et attaquai mes plans.

Une entreprise liévinoise accepta mes conditions : faire les quatre murs et poser la toiture...

Je ferai tout le reste !!!

Les travaux commencés en 1974 dureront 4 ans.

Chaque journée de travail , j'avais prévu de passer sur le chantier pour voir l'avancée des travaux.

Et cela commença fort !


                                                 Fichier:Fondations.jpg


Un jour d'octobre, seize heures, les fondations creusées, la toupie de béton entra sur le terrain et creva à quinze mètres des tranchées.

Il fallut vider la cuve sur place !

Le mélange s'étalait sur le sol et commençait sa prise.

Avec une brouette et une lampe de poche entre les dents, un ouvrier entama une course contre la montre.

Il termina à 22 heures éreinté mais satisfait d'avoir sauvé ses huit mètres cubes de béton.

Je l'admire encore.


Episode n° 3 Les murs


L'entreprise inséra 2 feuilles de papier bitumé entre la dalle et les murs.

Cette technique était supposée atténuer les affaissements miniers. J'avoue qu'aucun crépi ne subit de dégradations durant les quinze ans qui suivirent.

La maçonnerie montait maintenant à deux mètres cinquante.

Un soir, je ressens comme un étrange malaise ...

Les ouvriers sont partis et les coffrages pour le chaînage du rez de chaussée à moitié terminés.

Ma maison ne ressemblait pas au dessin et à l'idée que je m'en étais faite. Pourquoi ?

Je regardais à gauche, à droite, en tous sens sans trouver de réponse.

Je décidai de monter à l'échelle pour avoir une vue d'ensemble d'en haut.

Cette initiative fut instructive.

Les ouvriers avaient mis comme prévu 5 cm de laine de verre pour l'isolation entre le mur de vingt et la cloison de dix centimètres

mais seulement sur trente centimètres de large aux ouvertures des portes et fenêtres.

Le reste de la cloison était vide.

Du sol tout semblait parfait, mais ma maison n'était pas isolée.

Qu'était -il advenu de ma laine de verre ?

Ma colère grimpa d'un cran !

Je repasserai le lendemain matin pour une sérieuse explication .

Rentré chez moi, je tournais comme un lion en cage...

Je n'avais pas de réponses à mes interrogations...

21 heures, ma femme à mes côtés, mon plan sous le bras, une lampe de poche en main, nous retournons à la construction.

Nous vérifions les longueurs, les hauteurs, les largeurs des portes, les passages des tuyaux... !!!

Mon dieu, il manquait trois fenestrons sur un côté. Excusez du peu !

La salle de bain, les toilettes et la chaufferie étaient condamnées à l'obscurité...


                                                  Fichier:fenêtres.jpg Les 3 fenestrons ont été rajoutés !


Je comprenais enfin mes craintes de cette fin d'après midi.

Le lendemain, à huit heures, sans un mot, j'interdisais le travail dans l'attente du responsable de l'entreprise.

Tous me regardaient dubitatifs.

Ce matin ensoleillé s'est montré beaucoup plus orageux que ne l'annonçait la météo.

À suivre