1988 CLASH de FIN

De Wikicitoyenlievin.

                                           1988 Clash de fin


Nous étions hypnotisés par la télévision : les résultats de l'élection présidentielle allaient être donnés.

L'écran se brouille et un « dégradé » annonce François MITTERRAND président...

Ma femme fond en larmes, nous vivions le 10 mai 1981. Elle s'attendait à son favori « Giscard D'ESTAING ». Elle lui portait une estimation particulière pour ses avancées

sur le sort des femmes et sa vision de la France.

J'étais moins peiné, mais l'horizon s'annonçait plus incertain...  et février 1982, je prenais ma carte au RPR.

La douzième circonscription avait était laissée complètement à l'abandon.

J' étais promu responsable de ce secteur !


    Fichier:1983_Jacques_TOUBON.jpg avec Jacques TOUBON


Faire connaissance avec ses adhérents, préparer les municipales de mars 1983 ne me laissèrent pas de répit.

Nous obtînmes 3 sièges sur 39.

Je fis connaissance avec M. LAMENDIN.

Imposé deuxième de la liste par le CDS , il insistait régulièrement pour avoir accès au listing RPR (...)...

Tout cela pour demander son rattachement au PS 3 mois après les élections.

'Bizarre.'

Nous restâmes 2 de l'opposition au conseil municipal.

Je connaîtrai toutes les commissions où nous aurions dû participer...sans convocations !!!

Puis l'année 1984 vit les élections européennes le 17 juin.

Elle sera l'occasion d'attendre l'électeur invisible de 18 à 22 heures en vidant quelques bières et quelques pastis qui ne faciliteront pas le dépouillement.

Les bulletins froissés, pliés, arrachés en les sortant des enveloppes seront tous validés.

Les cantonales du 10 mars 1985 me verront affronter Madame DARRAS que mon épouse avait eu comme surveillante à Sainte Ide .


    Fichier:1985_réunion_de_circonscription.jpg réunion de circonscription 
                                                      dans ma salle de séjour avec J.P DELEVOYE


Puis arriva la farce de 1986  : la proportionnelle par département.

Une réunion du groupe faillit faire voler en éclat le RPR du Pas de Calais.

Tous les « anciens », les purs et durs, ne voulaient pas admettre en position éligible un propriétaire de journaux parisiens absolument inconnu de la région.

Les secrétaires des circonscriptions du bassin minier retrouvés au bistrot d'en face ceux des plaines agricoles.

La réunion s'éternisait.

Les finances eurent raison des derniers atermoiements.

Il fut convenu que ce « parachuté » visiterait toutes les circonscriptions.

J'eus donc ce privilège de parcourir le marché de Liévin du mercredi en compagnie de notre parisien.

Lui à mes côtés, son épouse en vison quelques pas derrière et le chauffeur en costume fermait la marche: du croquignolesque !

Il fut élu et l'on entendit plus parler de lui.


    Fichier:1986_Paris_avec_Philippe_CLAY.jpg avec Philippe CLAY


Les grands perdants du marchandage eurent droit à un siège à l'assemblée régionales.

Avec ma 23 ème place sur la liste, je collais les affiches pour les autres.

Les humbles eûrent droit à une formation d'une semaine à Jouy-en-Josas.

Tous les responsables nationaux viendront nous « annoncer la bonne nouvelle » et nous conseiller sur nos rôles au sein de ces nouveaux conseils municipaux.

J'aurai le privilège de partager la table de la cafétéria avec Philippe SEGUIN et de participer à une scénette de Pagnol avec l'intervention de Charles PASQUA.

Les autres orateurs auront du mal à enthousiasmer l'assemblée.

Il faudra un océan de convictions pour supporter Édouard BALLADUR.

Pour sa visite d'une heure, la salle de réunion fût transformer en bunker : hélicoptère , gardes armés de mitraillettes à chaque baie vitrée, gardes du corps aux quatre

coins de la salle, etc...

« Fernand RAYNAUD dans la bande à papa … »


    Fichier:1987_LILLE_avec_J.CHIRAC.jpg Lille avec Jacques CHIRAC


Puis arrivèrent les élections législatives de 1988.

Le mode de scrutin avait encore changé.

Nous étions revenus au scrutin uninominal à 2 tours.

Il fallait donc 14 candidats pour le Pas de Calais, et je représentais la douzième.

Une réunion finale à ARRAS rassemblait tous les postulants dans un grand café de la place de la gare.

Une dernière mise au point, les slogans,toute la mécanique d'une campagne était finalisée.

La presse attendait les déclarations.

les photographes affinaient les derniers réglages.

Tout était prêt.

Nous nous groupions pour la première photo quand le garçon de café qui était monté à l'étage appela Jean Paul DELEVOYE pour un coup de téléphone « impératif »...

Temps mort, tout le monde prend son mal en patience.

Jean Paul revient, se dirige vers moi et m'entraîne à l'écart : 

« -Écoute, avec l'UDF, on fait liste commune... et il nous on laissé LENS, il faut qu'on leur donne LIEVIN...tu peux te présenter en candidat libre...si tu veux … !!! »

Ce jour là, j'ai compris que la politique ne valait pas la peine d'y perdre son temps et son âme.

En rentrant chez moi, j'ai annoncé à mon épouse que la politique et moi c'était fini...

Et j'ai démissionné de toutes mes fonctions le soir même.

Clash de fin...

À suivre