1970 La guerre de ma grand mère

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                                                     1970 récits de guerre
                                                    1914 La Guerre de ma grand-mère.



Chaque fois que mes tantes Marie et Julia se retrouvaient chez ma grand-mère, immanquablement les souvenirs de 1914 étaient remués.

Ce printemps là, elles habitaient rue Jules Guesde, près de la barrière du 16 à l'emplacement du local « PACTE...Pour Agir Contre Toute Exclusion », anciennement une petite

supérette.


                                                          Fichier:MaisonGM.jpg



A l'époque ma grand-mère y tenait un café avec son mari Richard Castelain qui travaillait également à la mine.

A la déclaration de guerre son époux est mobilisé et elle se retrouve seule avec ses 2 filles de 9 et 7ans.


« - Les Uhlans arrivent, réquisitionnent le café et nous envoient dans une maison de corons des mines rue d'Alsace près de « Félicienne »( une amie) mère de 2 enfants.

Dans cette bicoque il n'y a plus de buses au poêle à charbon.

Je retourne à mon café, et je vois un soldat allemand sortir avec les miennes sous le bras pour sa cuisine roulante.

Je lui reprends et l'on commence à se battre quand un officier intervient.

Le soldat explique à son supérieur que je l'ai agressé sans raison...

C'est à ce moment que je rectifie ses dires car je comprenais et parlais l'allemand... à la maison mon père parlait le flamand, sa langue natale.

Il partira le lendemain matin pour le front...

Puis un jour, nous serons pilonnés par les français.

On restera 8 jours restaplées » sans secours dans notre cave car les maisons avaient été détruites.

Les allemands décideront ne nous évacuer.

Nous d'un côté et Félicienne d'un autre.


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On partira en train à bestiaux pour l'Allemagne, puis la « Croix Rouge Suisse », et on sera confié à la « Croix Rouge Française » qui nous conduira dans les Pyrénées.

On passera par Pau, Tarbes et on finira dans un petit village.

Logées avec les bêtes dans l'étable, nous participerons aux travaux de la ferme.

J'aurai la fièvre typhoïde et on échappera à la grippe espagnole.

La mère de famille d'Alsace avec nous , et qui n'avait plus de lait le matin, nous racontait qu'une couleuvre la tétait la nuit pendant son sommeil...

Et puis en 17 j'ai reçu « la lettre ».

Le Maire du village me l'a apportée...J'étais veuve... « Richard était mort aux chemins des dames »...

Et puis on est rentré.

Il n'y avait plus rien. »

Pourquoi la maison de ma grand-mère a-t-elle été choisie ?


                                                          Fichier:Tunnel.jpg


Sans doute parce que la voix ferrée à 10 mètres offraient des possibilités.

Sa cave sera le point de départ d'un tunnel qui relira le Parc de Rollencourt en passant sous les maisons de la rue G Delbecque ( tunnel qui servait encore en 1970 à la

supérette à entreposer ses légumes)

Les récits de ma grand mère n'ont d'authenticité que sa mémoire...

À suivre