1950 dimanche 7 janvier L'hiver était bien là

De Wikicitoyenlievin.

1950.01.07 «  S'il gèle à la saint Raymond, l'hiver est encore plus long »

                             En ce 7 janvier 1950, l'hiver était bien là.

L'eau des caniveaux était gelée et le givre avait orné de guirlandes les branches des arbres de la rue Montgolfier.

Mais, c'était la période des vœux et il fallait mettre le nez dehors et se préparer à des heures de marche.

Comme chaque année, nous allions présenter nos vœux à la sœur de mon grand père maternel.

Nous ne la voyions qu'une fois par an.

Sa maison dans le petit coron rue De Lattre de Tassigny respirait la propreté et l'ordre.

Ses deux enfants étaient toute sa fierté. Sa fille préparait son entrée à l'école normale... et deviendrait la directrice de l'école d'Angres.

Son garçon, marié, avait rejoint le garage de son beau-père, fabricant de carrosserie en bois!( écolo...avant l'heure?)

Elle nous attendait toujours avec une tarte maison au « libouli ».

Son mari m'avait toujours intrigué avec son prénom « Vulgan »...

Après les récits de l'année écoulée, il fallait penser au retour. Nous empruntons donc la rue Défernez plus éclairée.

Et arrivait le moment que j'attendais depuis le début de l'après midi, « la pharmacie » en bas de la rue François Courtin.

La crèche illuminée dans la vitrine n'était pas mon attente, moi, je voulais voir les sangsues qui nageaient dans leur aquarium boule.


                                                Fichier:sangsues.jpg


L'éclairage clignotant donnait un aspect surnaturel à ces « petits monstres » qui s'allongeaient lentement, se collaient à la vitre pour s'étirer mollement à nouveau dans

un ballet irréel .

Ces petits cônes noirs se tordaient, montraient leurs ventouses et s'écrasaient à nouveau sur la paroi.

Mes yeux ne pouvaient se détacher de ces bêtes si « extraordinaires ».

Ma mère , me tirant par la main, peinait à m'éloigner de ce monde du silence.

Après quelques minutes, notre marche pouvait reprendre au milieu des panaches glacés que relâchaient nos respirations.

Je les avais vues, j'avais vu les « terreurs effayantes » !

À suivre