1946 Avoir du chien
De Wikicitoyenlievin.
Diane, Mignonne, Mira, Pollux, Câline, Argos, Héra, Cybelle, Veckye …
Ceux ne sont pas là les noms des prochain(e)s candidat(e)s à un jeu télévisé, non, ceux sont les chiens qui ont partagé ma vie.
Tous de la race des « MUTTS » .
C’est une race maintenant universellement connue grâce au président OBAMA qui l’a décrite comme en étant lui-même un représentant : c’est à dire un bâtard.
Chacun d’entre eux à l’évocation de son nom fait remonter à ma mémoire des moments d’émotion, de joie, de tristesse, parfois de colère vite étouffé par les souvenirs plus heureux.
1947, Diane, la première, comme tous les chiens des corons, avait sa niche dans la cour et pour toute liberté une chaîne d’un mètre cinquante. C’était comme ça ! Son repas, composé des maigres restes de table était souvent des morceaux de pain dur arrosés de café au lait et saupoudrés des « poussières du sucrier ». Elle passait son temps grimpée sur le toit de sa niche, pouvant ainsi apercevoir les passants de la rue EDISON à travers les barreaux de bois de la clôture. Elle n’avait aucun rappel et si sa chaîne cassait , la rattraper ressemblait à une course poursuite dans les rues de la cité,suivie d'une mêlée de catch.
1949, mon père rentra un jour avec la poche de son veston gonflé qui nous fit découvrir la nouvelle arrivée. Mignonne, mi ratier mi caniche, était une boule de longs poils blancs. Sa couleur lui valut de pouvoir vivre dans la maison. Presque tous les samedis elle avait droit à un bain suivi de longues heures de coifure. Ma mère préparait Mignonne pour le retour de la mine de mon père vers 23 heures. Il aimait la voir propre, coiffée, exubérante. C’était son plaisir.
1964, Mira était le croisement d’un boxer avec un de ses copains ! Grosse, costaude, elle inspirait le respect que ma mère veuve recherchait de par son handicap physique. Elle condamnait à une mort rapide tous les chats qui s’approchaient. Elle a son portrait peint accroché depuis 1967.
1973, Pollux s’invita un soir dans ma classe à la sortie des élèves. Mes enfants de 3 et 4 ans le prirent dans les bras et il arriva à conquérir celle qui allait s’en occuper jusqu’à la fin de ses jours. C’était le parfait exemple du bâtard : fugueur, bagarreur, excité. Disparaissant un dimanche, il réapparaissait le dimanche suivant couvert de puces, de tiques, de plaies et de bosses.
Âgé de 10 ans, il avait mis à mal ses reins et le vétérinaire n’eut que le seul recourt de le « piquer ». Jamais plus je ne referai cela.
Le regard de votre chien en train de mourir vous suit pour toujours...
1983, la suivante, Câline, arriva quelques jours plus tard."Folie » ,pour mon épouse car nous n'avions pas réussi à nous mettre d'accord sur son nom. Elle était une« Épagneule » de par un ami de passage. Elle avait un faible pour mes poussins. Nous ne la garderons que quatre ans. Renversée par une voiture, elle était devenue épileptique. Elle disparaîtra dans une prairie du Massif Central où nous pique niquions. Entrant vraisemblablement dans un terrier elle y fera une crise qui la tuera. Nos vacances prirent fin après cet épisode.
1987, Argos avait été choisi par toute la famille : une première. Setter anglais de confession…L’hypocrite né ! Huit fois il sera conduit chez le vétérinaire pour avoir un certificat de bonne santé et couvrir l’assurance des « mordus » . Un jour, il m’arrachera la tempe pour défendre mon épouse qui m'attaquait ! Jeu de mains, jeu de vilains ! Sa photo est accrochée dans la cuisine.
1998, Héra, une beauceronne revue et corrigée, de ses quarante kilos elle remplira notre vie pendant onze ans.
Les collègues de ma femme insistaient pour qu’elle m’appela le midi pour entendre Héra répondre au téléphone. Elle n’aboyait pas, ne grognait pas, mais émettait de longues phrases avec une mélodie et des intonations qu’elle ne faisait qu’à cette occasion. Pendant deux à trois minutes elle racontait sa vie à l’écouteur !!!
Son instinct, son expérience, son engagement allait jusqu’à savoir ( deviner ?) l’heure du retour de travail de mon épouse… Y compris les jours de réunions où les horaires étaient décalés de plusieurs heures ??? Elle savait le jour où nous recevions en comptant les assiettes. Elle se mettait debout à la fenêtre et attendait l’arrivée des convives. Seul problème, sa voiture était un objet sacré que personne ne pouvait toucher ou approcher sans connaître sa voix…et ses dents. Elle a sa tombe à côté de celle d’Argos dans le fond du jardin. Toutes les deux sont fleuries sans soucis du qu'en-dira-t-on !
2009-2013, nous fêterons les quatre ans de Cybelle. Si vous avez vu « Bienvenue chez les chtis », vous imaginez où nous avons découvert notre « petite gaillette ». Une rue de terre, de cailloux et de flaques bordée de deux corons.
En sortant de la voiture, nous avions repéré aussi vite la maison des propriétaires à l’odeur de pipi de chiens.
Ce couple se faisait un peu d’argent en vendant des petites boules de poils sous des races dont il ignorait à quoi elles pouvaient ressembler adultes. J’ai donc acheté ma petite Cybelle avec le titre de « Beauceron » , sans une seule tache marron…
Mes 90 € ont dû servir à terminer la semaine. Ma bonne action n’est pas restée vaine, puisque que je sais maintenant combien pèse l’amour : 22,4 kg. Jamais plus de trois mètres entre nous deux, jamais une sortie en voiture sans cet anti-vol exceptionnel, jamais plus d’une heure sans un câlin. Tout le monde sait où nous habitons : « -C’est la maison au chien noir… »
Puis après nous avoir regardé d'un œil « mécontent », car il s'agissait d'un chiot interdit à la vente, la vétérinaire s'occupa de Cybelle...et nous appris les raisons de la mort de Gaia : Cybelle faisait une crise aigüe de diabète... et son lait était empoisonné ! Nous eûmes droit aux piqüres d'insuline. Trois mois plus tard, le diabète cessait, mais la catharacte rendait Cybelle aveugle. Notre maison a maintenant deux chiens noirs. Rhéa, c'est 25 kg d'amour avec toute la vivacité du BorderCollie !!!
« Dites-moi que je suis belle !!! J'adore les compliments . »