1967 Une expérience surnaturelle...
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Cependant deux mérites une étoile supplémentaire : '''Talcy''' pour y avoir vu séjourner Ronsard, Aggripa d'Aubigné ...qui ont pu s'inspirer du puits fleuri | Cependant deux mérites une étoile supplémentaire : '''Talcy''' pour y avoir vu séjourner Ronsard, Aggripa d'Aubigné ...qui ont pu s'inspirer du puits fleuri | ||
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et le château de''' Ménars''' … Une pure merveille, hélas maintenant fermée au public. | et le château de''' Ménars''' … Une pure merveille, hélas maintenant fermée au public. |
Version actuelle en date du 23 mai 2020 à 15:06
1967 Une expérience surnaturelle
Juillet, nous partons en vacances dans la Loire.
Ce fut la seule fois où nous dormirons tous les quatre sous la tente : ma mère, mon frère, moi et mon chat.
Juillet 1967
De par son handicap physique avec sa prothèse de jambe, la chef de famille avait droit à un lit pliable.
Les trois autres occupaient la deuxième chambre avec les bagages. Ainsi organisés et équipés, nous avions décidé de faire un maximum de châteaux.
La "dedeuche" avec sa galerie surchargée nous laissait le temps d'admirer les paysages.
Orléans, beaugency, Blois, Chambord, Chenonceau, Montsoreau, Chinon, Saumur, Sully sur Loire, tous plus beaux les uns que les autres.
Cependant deux mérites une étoile supplémentaire : Talcy pour y avoir vu séjourner Ronsard, Aggripa d'Aubigné ...qui ont pu s'inspirer du puits fleuri
Juillet 1967
Mai 2020
et le château de Ménars … Une pure merveille, hélas maintenant fermée au public.
Nous avions passé quinze jours à Beaugency puis nous étions descendus à Montsoreau.
Nos petits transistors n'avaient qu'un seul thème de réflexion : « De Gaulle avait-il eu raison ou tort de crier : Vive le Québec libre ? »
La saison était belle, la pêche dans la Loire dépendait ...du pêcheur !
Nous avions monté notre tente entre quatre gros platanes qui délimitaient notre emplacement.
Aidés de leur fils un couple d'un certain âge s'installa devant nous trois jours plus tard.
Nous fîmes leur connaissance dans les minutes qui suivirent. Ils venaient de l'Île Bouchard à une trentaine de kilomètres.
Leur fils maréchal ferrant à Turquant n'était qu'à cinq kilomètres.
C'était pour eux leur façon de prendre des vacances : pas trop loin ni trop près !
Un jour j'accompagnai Auguste, ce nouvel « ami » à rendre visite à son imposante progéniture.
Ce forgeron, taillé comme un haltérophile poids lourd, faisait voler son marteau ou plutôt sa masse comme sortie d'une panoplie d'enfant.
Le fer se tordait et prenait forme comme un spaghetti trop cuit.
Arriva l'heure de désaltérer ce géant de baraque foraine.
Il sortit trois verres et empoigna un litre de blanc de son voisin vigneron. Cela nous fit chacun deux rations.
La bouteille était vide et c'était la tournée d'Auguste. Le fils refit la même démonstration et envoya dans un coin ce récipient déjà vide qui retrouva bon nombre de ses
congénères.
Une sonnette au coin de la forge annonça l'arrivée du facteur et de la troisième bouteille partagée cette fois en quatre.
Puis vint l'heure du retour. La dedeuche avait retenu le trajet. Je me souviens être sorti des toilettes du camping en fin d'après midi...
Mon foie ne me permit pas une deuxième sortie avec Auguste.
Marie, son épouse, poids lourd s'il en est, était une bavarde intarissable.
https://www.youtube.com/watch?v=u0H2gVZzdqU
Elle parlait de sa famille , de son village, de ses vacances précédentes.
Elle réussit à persuader ma maman de passer quelques jours dans le camping de l'Ile Bouchard.
Elle voulait apprendre à faire « la soupe au lard » comme dans le nord.
C'est sur sa terrasse sous une vigne aux belles grappes dorées que nous dégusterons ce plat d'hiver...
Nous passions des journées tranquilles de repos entrecoupées de repas toujours pantagruéliques.
Les cochonnailles accompagnaient tous les légumes du jardin d'Auguste .
Parfois un visiteur sonnait et Marie s'isolait avec un quart d'heure.
Elle nous laissa entendre qu'elle était guérisseuse et aussi parfois diseuse de bonne aventure...
Un jour, elle me demanda de lui faire une course chez son fils qui avait reçu un courrier d'un notaire, et qu'elle devait donner son avis.
Je partis donc un beau matin ensoleillé avec ses bancs de brume qui encensaient la Vienne.
Puis arrivé sur la route de Chinon, mes mains se mirent à brûler et à vibrer sur mon volant.
Mon pied sur l'accélérateur devint incontrôlable, à sautiller sans raison.
Je me mis à transpirer et à avoir la gorge sèche .
Mes yeux s'embuaient et troublaient ma vision.
Je freinai comme je le pus et arrêtai ma 2cv sur le bas côté.
Je sortis pour prendre un peu d'air frais et calmer mes membres qui voulaient se dérober.
Quatre à cinq minutes plus tard, tout mon corps semblait être redevenu normal.
Je me posais un tas de questions .
Est-ce que je couvais une maladie ?
Aucun excès les jours précédents (…) ne pouvaient me mettre dans cet état.
La fin du voyage se fit normalement et sans nouvelles indispositions.
De retour Chez Marie J. , celle-ci me dit avec un sourire « entendu » en regardant ma mère :
« le voyage s'est bien passé ? Tu n'as pas eu de problème ? »
Puis s'adressant à ma mère, elle ajouta : « Il ne dira rien, il est bien trop fier, mais il a eu chaud... »
Marie J. côtoyait aussi la magie noire et ses interventions auprès des fermiers des environs étaient recherchées.
La mare au diable n'est pas si loin !
Marie J. se tua en tombant des marches de l'église le jour où son petit fils faisait sa communion...