2012.11.13 La balade à Menin
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2012.11.13 Balade à Menin
Midi, nous voilà à MENIN à la frontière belge devant le restaurant « La Palma » où nous avons déjà déjeuné des dizaines de fois.
Surprise, l'officine est devenue un débit de tabac !!!
Nous regardons les vitrines à gauche, puis nous décidons d'aller dans l’échoppe de chaussures qui se trouve à l'arrière.
Pourquoi pas ? Et nous entamons le tour vers la droite de la boutique.
Au coin , je m'écarte pour laisser une place à ma femme à côté de moi, et lui jette un regard pour voir...où plutôt pour ne rien voir.
Mes yeux se baissent et Mamie est à plat ventre...et Mamie s'enfonce, s'enfonce, s'enfonce.
Elle se débat, se débat, j'essaie de l'aider, je ne sais par quel bout la prendre, Mamie est en train de « couler dans une coulée de béton ».
Les genoux, puis les poches de son jean disparaissent dans la masse collante. Son sac à main commence à disparaître.
Mamie lutte pour se sortir de l'emprise mais chaque mouvement l'enfonce davantage.
J'essaie de la tirer par un bras, son imper glisse et s'enfonce lui aussi.
Puis après une minute de gesticulation dans tous les sens, Mamie parvient à mettre un genou sur le bord de cet enfer.
La masse gluante ne lâche pas si aisément sa proie.
Impossible de sortir le deuxième pied...trop lourd. Elle tire, je tire, elle retire, je retire...
Enfin, le deuxième pied sort de la gadoue.
Elle se relève, hagarde, la bouche ouverte, à bout de souffle.
Je la regarde...sans un mot, le cerveau niveau zéro.
Mamie secoue une jambe, un demi seau de béton s'étale à ses pieds.
Le deuxième pied, et voilà un seau tout frais.
« -Mais, j'peux plus aller à Menin ! ...»
Je pars furieux à « La Palma » pour les avertir que les travaux ne sont pas signalés et que... Mamie n'est plus présentable !
La langue française semble inconnue, et les commentaires en « néerlandais », langue officielle de ces chers cousins vont bon train.
Après quelques dizaines de secondes , le patron se décide à faire une sortie.
« -Vous pouviez pas passer à côté ? »
Mamie, le regard toujours hagard n'a pas encore repris ses esprits.
Le patron décide de mettre un cône pour signaler les travaux.
Je refais le tour du bâtiment pour trouver le responsable de l'entreprise.
Personne ne comprend la langue de Molière.
Enfin,5mn plus tard, le businessman de l'endroit propose à maman de se nettoyer dans les WC du "tabac".
Puis, il s'avance à lui payer un nouveau pantalon dans l’échoppe de l'autre côté de la rue.
La caissière de GEMO,(en France),aidée de sa vendeuse, me laisseront choisir un pantalon que Mamie enfilera dans les WC de « La Palma »puis de l'échanger par la suite.
Mon épouse fera donc sa toilette avec du papier hygiénique, sans aucune aide du marchand de cigarettes.(serviette, gant de toilette et savon semblent inconnus dans ce beau
pays...)
Puis les jambes de pantalon retroussées, pour ne pas le salir, les pieds dans des chaussures « bétonnées », nous traverserons la rue pour l'échange.
Mamie ajoutera une paire de mi-bas et une paire de chaussures à 27 € ...
De retour à La Palma...catastrophe !
« - Je paie le pantalon mais pas les chaussettes et les chaussures... »
Palabre, incompréhension.
Nous décidons de faire intervenir la police. 10 mn, 20 mn d'attente.
Je photographie les lieux. Un ouvrier s'approche et me demande en français de ne pas photographier.
ouvrier devenu francophone et signalisation "activée"
« Mais, vous parlez le français maintenant !!! »
La police arrive enfin et un long dialogue en langue autochtone commence entre les deux représentants de la loi , le patron et "l' ouvrier devenu francophone" !
Nos explications semblent tout à fait superflues et non avenues.
« -Monsieur, je ne comprends pas ce que vous dites, ne pouvez-vous pas parler français ?
-Mais, nous sommes en Flandres ici Madame! »
Re-palabre, puis le « chef policier » nous demande alors: "Si nous acceptons le montant de votre facture de chez GEMO est-ce que vous ne porterez pas plainte par la suite?"
Re-re-palabre, enfin, la facture de 47€50 est réglée aux centimes...
Les travaux sont maintenant bien signalés, et les français peuvent maintenant y acheter leurs cigarettes.
Il y a sûrement des commerçants plus sympas en Belgique « une fois, fieux ».
La lecture de ce récit par les gestionnaires de "l'échoppe" belge provoquera la réponse que je transcris dans son intégralité...
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"'Cher Monsieur,
Cher Madame,
Je viens de lire votre histoire et je voulais encore vous dire quelque chose sur notre malheureuse rencontre.
J'avoue que le signalement n'était pas parfait et que cet très embêtant ce qui s’est passé!
Les ouvriers n'avaient pas encore eu le temps de mettre les signalements en place vue que le béton venait d'être coulé.
Comme responsable j'ai essayé de vous aider en constatant les dégâts sur vos vêtements parce que comme vous dites la dame avait besoin d'aide.
Mais veuillez m'excuser car on n'avait pas les moyens pour que madame puisse se laver comme il faut.
Une des étudiantes a quand même volontairement aidé madame à nettoyer ses vêtements dans les toilettes.
J'ai tout de suite proposé de chercher un nouveau pantalon à Gemo pour aider la dame.
Mais au moment où on a proposé d'appeler la police je devais laisser le dernier mot aux ouvriers.
Vous étiez a côté de moi quand j'ai appelé leur patron pour expliquer la situation, et avec son accord j'ai payé la facture entière du Gemo car autrement il devait payer la
franchise de son assurance.
Les policiers l’ont également conseillé car sinon il devaient établir un PV.
De nouveau cher monsieur et madame mes excuses pour notre mauvaise rencontre. On est aussi navré que ça se soit passé de la sorte.
J'espère que vous pouvez comprendre aussi notre position comme on a essayé d’être l’intermédiaire entre vous et les ouvriers.
Sincèrement '"