Le coq de combat
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1960 Le coq de combat
Comme disait ma grand-mère « - Ton grand-père a tous les vices ! »
Il était « coqueleux et coulonneux… »
Avec sa vingtaine de coqs et ses 70 pigeons, il n’avait pas de quoi perdre une minute.
4 ou 5 coqs lui appartenaient et les autres étaient en pension.
Dans le lot, il y avait une quinzaine de coquelets qui montraient toutes leurs couleurs et leur appétit vorace au bruit de la gamelle de grains.
Mais, c’étaient les coqs adultes qui retenaient toute son attention.
Après les vaccins, venait l’entraînement en vue d’un prochain combat.
Il fallait les manier avec une grande méfiance.
Malgré cela, un jour, un de ses pensionnaires lui avait ouvert la joue sur 6 ou 7 cm d’un coup de bec.
En premier, tenir son visage hors de portée de l’animal, en le tenant fermement sous le bras gauche, ses pattes dans la main.
Alors mon grand-père en quelques coups de couteau lui taillait l’ergot et un coup de tisonnier chauffé au rouge arrondissait celui-ci.
Puis, un gros morceau de coton , maintenu par un capuchon de cuir allait empêcher les coups mortels.
Quand 2 coqs étaient ainsi équipés, il fallait faire les présentations : bec à bec !
La poussée d’adrénaline mettait alors nos deux animaux en transe, plumes hérissées, regards fixes, bec entrouvert, corps raidi.
Il n’y avait plus qu à les déposer dans la cour pour un combat de 10 à 15 secondes.
Enfin, il fallait récupérer nos deux bagarreurs sans les blesser ou se faire blesser.
Ainsi préparés, leur avenir devenait incertain le dimanche suivant : vainqueur ou vaincu ?
De toute manière, durant la période des combats, le menu de lundi chez ma grand-mère était souvent immuable : coq au vin…