L'histoire par le trou de la serrure 2

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2011.11.01la TOUSSAINT  et les autres.
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Quand nous remontons dans le nord ( au-dessus de Montélimar) , c’est l’hiver toute l’année, une langue incompréhensible, des repas à rendre malade d’indigestion un centenaire et une envie de travailler qui mettrait en « intempérie » un provençal durant la sieste. Cela étant dit, nous remontons trop peut à notre goût. Il faut des cas de force majeur : décès, mariage.
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Mais chacun de nos retours passe obligatoirement par un détour à nos cimetières de Liévin sud et d ‘ Hersin- Coupigny.
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Le nettoyage de nos tombes nous semble essentiel. Ce n’est qu’un juste moment  de souvenir à nos proches.
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Mais, il faut bien le dire, mon épouse ne peut aller en vacances ou en voyage sans visiter le cimetière du coin.
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Elle pourra vous dire que les allemands mettent des petites bougies allumées… Que les italiens ont remplacé les bougies par des petites ampoules, qu’en Turquie l’on peut voir des tombes parsemées au milieu de champs  et qu’au USA les voitures sont les bienvenues …
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Contagion oblige, cette dernière quinzaine, je n’ai donc pu échapper à ma visite du petit cimetière de Saint Gervais dans le Gard.
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En attente d’ un rendez-vous, la visite de ce petit coin de recueillement m’a semblé par ce matin d’automne provençal « un pur bonheur » ! Le calme, la sérénité des lieux, la reprise en main de la nature n’étaient que des étincelles de retour  sur soi. L’odeur du buis mouillé et du romarin ne pouvaient échapper à notre odorat. Mais un détail me ramena à mille lieues. Le monument aux morts de la grande guerre « n’avait que deux noms » ! Mon esprit en un instant me ramena en 1917, le chemin des dames, Verdun, la boucherie, l’héroïsme de nos soldats…la mort de Richard CASTELAIN,
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le premier mari de ma grand mère. Mes tantes Marie et Julia qui avaient fait le voyage de Verdun pour se recueillir sur la tombe de leur père étaient tombées de nues lorsqu’elles découvrirent qu’ on l’avait « oublié » sur le mur du souvenir dans la mairie de Liévin. Après , démarches, certificat de décès, attestations et paperasserie , son nom fut rajouter à la liste.
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Ne vous demandez plus pourquoi CASTELLAIN  Richard se trouve maintenant le dernier de liste , tout en bas , à droite en bas des escaliers de la mairie. Peu importe l’ordre, il ne faisait pas bon d’y être en ces jours la , mais avons nous encore conscience de ce que NOUS LEUR DEVONS ?
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1962- 1993 – 2002  Les jours noirs que l’on ne peut oublier
1962- 1993 – 2002  Les jours noirs que l’on ne peut oublier

Version du 25 septembre 2011 à 16:27

2011.11.01la TOUSSAINT et les autres.


Quand nous remontons dans le nord ( au-dessus de Montélimar) , c’est l’hiver toute l’année, une langue incompréhensible, des repas à rendre malade d’indigestion un centenaire et une envie de travailler qui mettrait en « intempérie » un provençal durant la sieste. Cela étant dit, nous remontons trop peut à notre goût. Il faut des cas de force majeur : décès, mariage. Mais chacun de nos retours passe obligatoirement par un détour à nos cimetières de Liévin sud et d ‘ Hersin- Coupigny.

Le nettoyage de nos tombes nous semble essentiel. Ce n’est qu’un juste moment de souvenir à nos proches.

Mais, il faut bien le dire, mon épouse ne peut aller en vacances ou en voyage sans visiter le cimetière du coin.

Elle pourra vous dire que les allemands mettent des petites bougies allumées… Que les italiens ont remplacé les bougies par des petites ampoules, qu’en Turquie l’on peut voir des tombes parsemées au milieu de champs et qu’au USA les voitures sont les bienvenues … Contagion oblige, cette dernière quinzaine, je n’ai donc pu échapper à ma visite du petit cimetière de Saint Gervais dans le Gard. En attente d’ un rendez-vous, la visite de ce petit coin de recueillement m’a semblé par ce matin d’automne provençal « un pur bonheur » ! Le calme, la sérénité des lieux, la reprise en main de la nature n’étaient que des étincelles de retour sur soi. L’odeur du buis mouillé et du romarin ne pouvaient échapper à notre odorat. Mais un détail me ramena à mille lieues. Le monument aux morts de la grande guerre « n’avait que deux noms » ! Mon esprit en un instant me ramena en 1917, le chemin des dames, Verdun, la boucherie, l’héroïsme de nos soldats…la mort de Richard CASTELAIN, le premier mari de ma grand mère. Mes tantes Marie et Julia qui avaient fait le voyage de Verdun pour se recueillir sur la tombe de leur père étaient tombées de nues lorsqu’elles découvrirent qu’ on l’avait « oublié » sur le mur du souvenir dans la mairie de Liévin. Après , démarches, certificat de décès, attestations et paperasserie , son nom fut rajouter à la liste.

Ne vous demandez plus pourquoi CASTELLAIN Richard se trouve maintenant le dernier de liste , tout en bas , à droite en bas des escaliers de la mairie. Peu importe l’ordre, il ne faisait pas bon d’y être en ces jours la , mais avons nous encore conscience de ce que NOUS LEUR DEVONS ?



1962- 1993 – 2002 Les jours noirs que l’on ne peut oublier

1962 Tous les quinze jours, mon parrain venait de Châtou dans la région parisienne avec sa 2 CV bleue. Il supervisait et aidait à la construction de la maison de ma maman . Un samedi soir , après avoir travaillé toute la journée à la pose de l’installation électrique, nous décidâmes d’aller prendre un verre « Au Cendrier », un café de la place Gambetta. C’était pour moi l’occasion de rencontrer une famille que j’avais vue à la rentrée des classes. Les propriétaires allaient de table en table dans une épaisse fumée en adressant un mot à chacun dans un immense brouhaha. La salle était pleine et nous avions pu avoir une table près du comptoir. Madame V. me salua et me demanda un rapide « comment travaillent mes garçons ? » J’avais ses 2 petits hommes en classe… Mon cousin avait connu ce café et lui rappelait sa jeunesse. Mais les temps avaient changé et la clientèle avec. La majorité des consommateurs était algérienne. Nous prîmes une bière puis nous rentrâmes. Une semaine plus tard, le lundi matin, en arrivant à l’école, le surveillant m’annonça que le directeur désirait me voir avant la classe. Que pouvait-il avoir à me dire d’aussi urgent ? Sa phrase résonne encore à mes oreilles : « M. et Mme V. ont été assassinés samedi soir, d’une rafale de mitraillette dans leur café ! » …

1993 Je traversai la cour à la rencontre de Madame X . Cette dame que je rencontrais régulièrement était joviale et consciente des difficultés de sa fille en classe. Arrivé près d’elle, son allure raide, son regard fixe me laissèrent perplexe. Aussitôt, elle demanda à sa maman qui l’accompagnait de conduire la petite aux toilettes. Elle m’annonça aussitôt : « Mon mari s’est suicidé cette nuit, il s’est jeté dans sa machine à chicons ! Ma fille ne sait rien et va habiter quelques jours chez une amie. Je ne veux pas qu’on lui dise. »

2002 L’église, trop petite, laisse une foule émue se recueillir sur le parvis. A l’intérieur, au milieu du chœur repose un petit cercueil. Ma « petite, mon élève » s’est tuée en utilisant le scooter de sa grande sœur. En tête défile tous ces moments, ces rapports intenses entre le maître qui apprend à lire et ce petit « bout de chou ». Je la revoie à mes côtés annonant ses premiers mots, surprenant son regard curieux, ses allures de petite mère… Je la revoie sur le film de la kermesse …

Que le métier est beau, mais combien laisse-t-il de plaies ?

À suivre